(419)                           SOUS LE REGNE DE CHARLES VI.                              179
Trie occupe une certaine place dans l'histoire littéraire du xiv° siècle, il fut l'un des auteurs du recueil poétique intitulé Livre des Cent Ballades; marié à Jeanne de Bellangues dès i3g5 (Arch. Nat., JJ i4g, n°3i5), il mourut en i4o6, sans laisser de descendance directe; sa veuve contracta un nouveau mariage avec Jean Malet, sire de Graville, grand maître des arbalétriers.
A tous ceuls qui ces presentes lettres verront ou orront, Pierre de la Mare, garde des seaulx de la chastellerie de Chaumont, salut. Savoir fai­sons que par devant Jehan Cotelle, tabellion juré du dit lieu de par le rb.y^nostre sire, vint personelment, si comme le dit juré nous rapporta,'noble et puissant seigneur, messire Regnault de Trye, che­valier, seigneur de Seriefontaine, conseiller et chambellan du roy nostre dit seigneur, disant qu'il n'est plus certaine chose que la mort ne moins, certaine chose de l'eure qu'elle doit venir, considerant en soy l'estat, honneur et Chevance que soubz les biens de fortune il a euz en ceste mortelle vie par l'aide et grace de Dieu et espere à avoir tant comme il vivra, desirant le proufit et le Sauvement de son ame, de ses pere, mere et bienfaicteurs, et que la vie de lui et dé humaine creature est pou de chose au regart de la vie pardurable, aiant me­moire à ces choses, et que, comme bon et vray catholique, il veult vivre en ceste mortelle vie et d'icelle partir pour aler en l'autre siecle en bon estat, a fait, ordené et divisé son testament et derreniere vou­lonté, et ycellui baillie par escript au dit tabellion en un roole de pa­pier contenant ceste fourme :
In nomine Domini, amen. Je, Regnault de Trye, chevalier, seigneur de Seriefontaine, conseiller et chambellan du roy nostre sire, estant en bon propos, sens et avis, foible de corps et en enfermeté de ma­ladie, pensant au Sauvement de mon ame, fais et ordene mon testa­ment en la maniere qui s'ensuit :
Premierement, je commande l'ame de moy à Dieu mon createur, à la tres doulce glorieuse Vierge Marie sa mere et à toute la court de Paradis, et mon corps et sepulture, quant de ce siecle départira, estre mis en l'eglise et ou lieu cy dessoubz divisié. Et des biens que Dieu ma prestez et envoyez, je vueil premierement et avant toute euvre
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